Comme en 2022, c'est une météo particulièrement clémente pour un dimanche de novembre qui accueille les Cimards à Battice, ce 12 novembre. Mais la météo n'est pas le seul point commun avec 2022. En effet, c'est bis repetita pour le nouveau comité des 4 Cimes, qui parvient une nouvelle fois à faire gonfler son peloton de 50% par rapport à l'édition précédente. Record pulvérisé, donc avec ses 2159 arrivées !
Très beau plateau au départ chez les dames où les régionales verviétoises Aline Pesser (vainqueure sortante) et Anne Hansez (étoile montante et confirmée) devaient se frotter à la liégeoise et favorite Irène Tosi, détentrice du record de l'épreuve en 2021 en 2h17h48sec.
Force est de constater qu'Irène n'a pas laissé la moindre chance a ses adversaires et a directement imposé son propre tempo. Pour la troisième fois en quatre éditions, Irene Tosi inscrit ainsi son nom au palmarès des 4 Cimes du Pays de Herve. Un triplé inédit qui s'est rapidement dessiné et qui, au final, lui a permis de signer le record féminin de l'épreuve en 2h16.47sec !
Magnifique quand on sait que les mois précédents la course furent loin d'être faciles. Entre une opération au dos fin 2022 et des soucis privés, celle qui restait sur un marathon à Eindhoven jugé par elle-même comme en demi-teinte avec un chrono de 2h53.54 a dû mordre sur sa chique pour atteindre pareille forme. La Liégeoise de 39 ans a donc retrouvé son meilleur niveau. " Je suis fière de m'imposer à nouveau sur cette course différente, atypique", confiait-elle au lendemain de sa victoire, devant, la lauréate de 2022. "Cette année la course, plus médiatisée, a encore pris une autre dimension. Y signer la meilleure performance chronométrique de l'épreuve veut aussi dire quelque chose pour moi…"
Chez les hommes, que de monde, et que de beau monde pour la victoire avec des régionaux comme William Weynand (vainqueur sortant), Amaury Paquet (recordman du parcours), Olivier Remacle, Julien Dethier, Xavier Diepart, Benoit Pâques...mais aussi des athlètes d'autres horizons comme Sam Nulens, Lahcen El Matoughi, Thibault De Rijdt, etc...
11h00, le départ commun est donné pour les 2 Cimes et les 4 Cimes. Après 3km à peine, un groupe de tête se détache, composé d'Amaury Paquet, Julien Dethier, William Weynand et le triathlète chastrois Thibault De Rijdt. C'est principalement Amaury Paquet qui met le tempo, alors qu'un duo se dégage en poursuite, composé de Sam Nulens et Olivier Remacle. Un duo qui perdra néanmoins du terrain au fur et à mesure si bien qu'à la mi-course, au passage devant le Fort d'Aubin, il parait clair que la victoire reviendra à un des 4 coureurs de tête (Paquet, Weynand, Dethier et De Rijdt).
En haut de la Cime de Mauhin, comme il l'avait en fait prévu dès le départ, Amaury Paquet stoppe son effort, afin de se préserver pour son objectif principal de fin d'année : le marathon de Valence et une potentielle qualification olympique. Il ne reste donc plus qu'un trio en tête. Le podium est a priori connu, reste à savoir dans quel ordre...
Les 3 leaders sont manifestement très proches et aucun ne parvient à faire la différence sur les autres, jusqu'à l'entame de la Cime du Transpineu, dernière des 4 cimes du parcours, où le triathlète De Rijdt (1re participation aux 4 Cimes) est victime de débuts de crampes et doit laisser filer Weynand et Dethier suite à une petite accélération de ce dernier.
Il ne reste que 5 kilomètres et la victoire finale est encore indécise. À 3 kilomètres de l'arrivée, Dethier placera 3 banderilles consécutives, la dernière desquelles lui permettant de créer un écart sur Weynand. Dethier fonce alors vers le pied de Bouxhmont, dernier mur où il ne sera plus rattrapé. L'athlète hervien, habitant à 1km à peine du départ, peut exulter : il remporte une 2e fois les 4 Cimes, 8 ans après sa 1ère victoire.
" J'habite pile à un kilomètre du départ ! Une course plus proche, ce n'est pas possible pour moi…", s'exclame le vainqueur, débordé par l'émotion. "Cette course est taillée pour mes capacités. Je ne suis pas un coureur rapide mais du dénivelé sur la route, c'est vraiment quelque chose qui me correspond bien. Je l'ai gagnée il y a huit ans et depuis lors, je voulais prouver que je ne suis pas fini et que ce n'était pas un hasard ni de la chance. Gagner devant un tel plateau de coureurs, c'est un honneur, avec ces Cimes qui deviennent vraiment une énorme course. C'est beau pour le prestige…" réagit Julien Dethier, qui n'en croyait toujours pas ses yeux de sa performance.
"Après ma première victoire ici il y a huit ans, j'avais dit que ma vie athlétique était réussie. Je ne pensais plus qu'à ça depuis deux mois et gagner une deuxième fois est un rêve qui devient réalité, vraiment !"